Objets de départ

Capes x3 (en trois coloris, rouge sang (soie doublée, longue), noir (soie doublée, courte) et gris (lin, courte)) -

Herzlos aime les capes, tout particulièrement celle en lin offerte il y a un an par son patron. Cela lui rappelle de nombreux souvenirs. Herzlos met les capes pour différentes occasions, celle en lin, il la porte quasiment tout le temps. Quand il travaille c’est la noire qu’il porte. La rouge est celle qu’il porte quand il y a un évènement particulièrement important et qu’il ne veut pas paraître monstrueux, ou l’être un peu moins.

Gants x3 (en cuir, arrivant aux avant-bras, en trois coloris, voir ceux au-dessus)

Lui donnant un air plus humain, Herzlos met des gants pour cacher ses griffes et pour avoir l’air un peu plus sympathique. C’est Overlord qui les lui a offert. Il sont doux et chauds à l’intérieur. Et on va pas se mentir, cela donne un air particulièrement classe.

 

Capacités et Particularités en détails

 Capacités & Avantages:

† Cauchemars : Une victime qui dort sera plongée dans un cauchemar si Herzlos le désire et que celui-ci peut observer la victime. Dans ce cauchemar, c’est Herzlos qui a le contrôle et qui peut décider de tout ce qui arrive même si ça va contre la logique ou la physique. Les sensations de la victime sont également contrôlées dans le cauchemar.
† Conditions : La victime doit dormir. Herzlos doit l’avoir en visuel. // Condition pour sortir du cauchemar : Voir avec le MJ.
† Evolution : Voir le taux de croyance actuel présent dans la description.

† Phobies : Herzlos peut se changer en la plus grande peur de sa victime. En se transformant ainsi, Herzlos prend les avantages et les désavantages de la transformation. Herzlos peut également prendre la voix de la créature / de la personne / ou évoquer un bruit angoissant en rapport avec la phobie de la victime.
† Conditions : Herzlos doit l’avoir en visuel.
† Evolution : Voir le taux de croyance actuel présent dans la description.

† Être des ténèbres : Herzlos est nyctalope. - Il est quasiment indétectable dans l’obscurité totale.
† Conditions : Aucune.
† Evolution : Aucune.

† Comédien : Herzlos peut imiter n’importe quelle émotion. - Ses vraies émotions sont indétectables.
† Conditions : Aucune.
† Evolution : Aucune.

† Monstre : Herzlos ne vieillit pas – Il peut changer sa taille du minimum(1m40 étendu) jusqu’à son maximum actuel (1m55 étendu), le maximum peut augmenter en fonction du taux de croyance, le maximum étendu est de 2m10 voûté. - Plus il est grand et plus il inspire la peur ou au minimum impressionne (débloqué à 1m80 voûté, voir taux de croyance en signature)
† Conditions : Aucune sauf évoquée précédemment.
† Evolution : Aucune.

† Mélomane : Herzlos sait jouer de quasiment tous les instruments de musique sans distinction.
† Conditions : Aucune.
† Evolution : Aucune.

Informations supplémentaires : Herzlos sait parler l’allemand, le latin et l’anglais, il peut grimper sur des bâtiments sans aucun problème à partir de 1m80 voûté. (avant, je ferai un test au dé probabilité de 1/2 de tomber). Herzlos a des griffes très coupantes…  

 Désavantages

† Intolérance extrême à l’alcool : S’il en boit, son corps ne le supporte pas, tout son corps se met à le brûler, ses os craquent, s’il avait pu rougir, enfler, cela se serait fait. Malheureusement non, c’est donc le reste de son corps qui a pris… La douleur subie est proportionnelle au pourcentage d’alcool et à la quantité ingérée. À titre de comparaison, la douleur est égale à une crampe sur tout le corps. Plus le taux d’alcool augmente et plus cela s’apparente à une tétanie de tous les muscles du corps. Si on lui en balance dessus, il s’en fiche.
† Conditions : Boire de l’alcool.
† Evolution : Crampes, tétanies, coma.

† Photosensibilité extrême : Herzlos, créature de la nuit, ne peut pas être exposé à la lumière du soleil ou à une source de lumière trop forte… Cela peut aller du simple éblouissement à une faiblesse extrême rendant ses pouvoirs inutilisables. (temps d’exposition indiqués dans l’évolution)
† Conditions : Être exposé a la lumière du soleil ou à une lumière artificielle forte.
† Evolution : Éblouissement (instantané), affaiblissement (5 minutes), maux de tête (10 minutes), vertiges (20 minutes), pouvoirs inutilisables (entre 45 minutes et 1 heure selon la durée de l’exposition.).

Informations supplémentaires : Herzlos est très sensible du haut du dos, Herzlos n’est pas chatouilleux, Herzlos aime beaucoup la chaleur. Herzlos aime ce qui est doux au toucher. Son sens du goût est quasiment absent (sauf pour le sang et l’alcool). Herzlos sait chanter et danser. Non, c’est pas intéressant.

Physique

Une silhouette se dessine au loin, dans une brume de plus en plus épaisse… Svelte, deux yeux vous fixent. Ces yeux… Comment sont-ils ? Grands, brillants, aucune pupille, menaçants… Avez-vous déjà peur? Non… Tout de même, vous êtes bien plus fort que cela… L’ombre s’avance, vous remarquez que ses membres sont longs, qu’il est sans cesse voûté en avant, les genoux sont fléchis ce qui lui donne une allure plus cauchemardesque… Imaginez un instant ce que ce serait s’il était droit… Il vous dépasse déjà de deux têtes, et il n’est pas étendu. Il relève une main vers vous, ses mains ne sont pas humaines… Ce sont des griffes… Vous avez l’impression qu’elles pourraient trancher la moindre parcelle de votre peau. Vous fermez les yeux pour ne pas voir ce qu’il compte faire… Votre menton est saisi entre son index et son pouce. Ce dernier vous pique le menton… Vous grimacez. Un sourire froid se dessine sur sa bouche cousue. Vous tremblez, il émet un rire sombre et grave… Avant de murmurer d’une voix glaciale… « Go to sleep... »...

Sous sa cape, le corps de Herzlos est entièrement noir, seuls ses yeux et son sourire sont blancs. Dans son dos, caché par cette cape grisâtre, on peut sentir, en passant sa main, des irrégularités que l’on pense être d’anciennes blessures. Cette créature aurait donc un corps matériel ? Peut-être n’est-ce que de naissance ? Après tout, les monstres ne sont pas supposés être… Normaux… « Humains? ». Herzlos n’est cependant pas toujours habillé de cette façon, dans son travail, il a toujours une cape noir en soie doublée extrêmement agréable, des gants pour masquer ses griffes. Sa fausse politesse fait le reste.  

Certains diront… « Regardez, il ressemble à un sac ! » Il leur répondra simplement en se montrant sous son plus mauvais jour. Il craquera sa nuque avant de se métamorphoser en leur plus grande peur. Il les terrorisera jusqu’à les faire tomber, supplier, jusqu’à ce qu’ils prient le ciel de leur enlever ce qu’ils ont de plus précieux: Leur existence. Il rira de leur malheur avant de redevenir parfaitement normal, haletant. Il sautera sur un toit, grimpera avec aisance avant de se placer sur les tuiles d’une belle chaumière… Il fermera les yeux avant de les relever vers la lune… Un dernier instant avant de commencer son travail. Terroriser. Mais bien entendu… Rire du physique des autres est une chose pour les faibles d’esprit… vous n’y songerez pas une seule seconde en sa présence, je me trompe ?

Taille: 1m55 étendu
Poids: Pas beaucoup. Dites vous qu'il peut porter quelqu'un à bout de bras et jugez.
Silhouette: Svelte, cauchemardesque, squelettique.
Corps: Entièrement noir, matière étrange comme faite d'ombre matérielle.

Mental

 Herzlos est, comme son nom l’indique, un être sans-coeur. Il est cruel, sadique, violent, sarcastique, monstrueux en somme. Le pire dans tout ça, c’est qu’il est incroyablement intelligent. Certains criminels ont prouvé que tous n’étaient pas des lumières… Pour le plus vieux des croque-mitaine, il leur fait une belle réputation. Lors de ses tortures il lui arrive fréquemment de poser des questions sur l’existence même de sa victime pour la convaincre que finalement… Sa vie… n’a aucun sens. Si on devait représenter le taux de mal en lui, il y en aurait certainement près de quatre-vingt-dix-neuf pourcent. Le visage qu’il laisse paraître dans son travail n’est rien. Rien du tout… Il montre un masque de gentillesse et de philanthropie pour mieux détruire les espoirs et se délecter de leurs souffrances les plus profondes… Il n’éprouve d’ailleurs aucun regret ni remord à faire souffrir ainsi les âmes en perdition. Au contraire il adore vanter ses exploits. Il sait que plus il le fait et plus son pouvoir croit… Oh oui… Herzlos est avide de pouvoir, mégalomane. Il adore être puissant, c’est sans doute pour cela qu’il est le dirigeant de la « Black Logde »... quand son patron n’est pas là… C’est-à-dire quatre-vingt pourcent du temps oui. Autant dire que Herzlos aime commander et diriger des larbins et des sbires. Il prend toujours son rôle ou ses rôles très à coeur. Cela ne l'empêche pas d'apprécier son boss. "Overlord". Qui est presque comme un ami pour lui.

 Le monstre aime beaucoup le sang. S’il pouvait s’en nourrir il le ferait volontiers, mais cela ne lui apporte aucun avantage, donc il ne le fait pas. En revanche… L’alcool est une véritable plaie pour lui. (cf. Détail des Capacités, Avantages et Désavantages.) Il a même un peu peur que les gens ne lui en fassent boire par inadvertance, c’est pour ça qu’il refuse quasiment systématiquement quand quelqu’un lui propose un verre et que ce n’est pas lui qui se sert. Question de sécurité. Oui, vous avez bien entendu, le croque-mitaine a peur de boire de l’alcool. Peut-on dire que c’est de la peur ?

Intérieurement, Herzlos est un être extrêmement torturé. Cela se voit particulièrement lorsqu’il parle à des enfants. Il n’est jamais méchant avec eux même si ces derniers sont les pires gosses que le monde ai porté. Il ne joue pas avec eux pour autant, mais il est même protecteur envers eux. Particulièrement ceux n’ayant pas peur de lui. Il veut préserver la lumière à tous prix. Une des choses qui le torture est sa mémoire. Il se souvient toujours de tout et ne peut pas effacer sa mémoire. J’ai dit plus haut qu’il n’avait jamais de regret, il n’en a qu’un seul dans toute sa vie. Et c’est à cause de cet évènement qu’il a enfoui ses émotions au fond de son être sans jamais plus y toucher.

Le sarcasme est l’une des méthodes préférées par Herzlos pour détruire mentalement ses victimes. Il fait de l’humour noir également. Hm… Herzlos est également du genre à avoir, parfois, un humour graveleux. Il lui arrive souvent de laisser des sous-entendus soit horrifiques soit extrêmement tendancieux. Je vous rassure, il ne le fait pas tout le temps. Qu’importe, vous parviendrez certainement à cerner son esprit en quelques minutes… Mais en général il n’aime pas être analysé. Il change aussi donc du tout au tout les règles du jeu… Qui sait si ce que je vous ai dit est encore d’actualité…?

Petites infos inutiles:

 

Histoire

Musique d'ambiance:

Les bourgs étaient illuminés par les lumières tamisées des foyers ardents, certaines damoiselles rentraient vite chez elle. Des hommes en armure patrouillaient entre les chemins pavés et les chemins de terre. L’ère des ténèbres n’était pas vraiment éclairée du savoir des hommes… Une femme était sur le palier de sa porte craquelée. Elle avait un visage inquiet et ses yeux étaient mouillés de larmes. Elle aperçut soudain une silhouette dans l’ombre du crépuscule. Elle accourut et prit son enfant dans ses bras.

« Fais attention à toi, si tu n’es pas sage, le croque-mitaine va t’attraper et t’enfermer. »

Ils rentraient ensuite sans penser que ces dires avaient une quelconque importance. Un cauchemar ? Ce n’est rien, ce n’est que le croque-mitaine. Be careful the boogeyman’s here, behind you ! Come home. Pourquoi avaient-ils tous décidé d’appeler une créature imaginaire pour faire peur aux enfants ? Leurs peurs… Les ténèbres les ont écoutées… Ce sont les humains qui l’ont créé. Le monstre. Avaient-ils une idée des atrocités qu’il allait faire ? Savaient-ils qu’ils invoquaient le premier d’une longue série de croque-mitaine ? Les ténèbres l’avaient formé à partir des peurs des hommes, de leurs cauchemars et de leur cruauté… Les ténèbres insufflèrent un souffle de haine dans le monstre… Des ombres se redressa la créature. Elle n’avait qu’un but, se nourrir de ce qu’il était fait, les peurs d’autrui… La lumière tenta de réprimer l’avancée des ombres, mais rien n’y faisait, les enfants disparaissaient, le sang coulait, le monstre déchirait des familles, étreignait le coeur des mères et dévorait avec la plus immense des avidités leurs rêves et leurs derniers espoirs…

Son nom se répandit sous diverses appellations dans le monde, il sévissait surtout en Angleterre. Boogeyman. Il n’aimait pas ce nom. Le concept de beauté était abstrait pour lui, il n’en avait d’ailleurs aucun. Cependant, ce nom lui était agressif aux oreilles. Sans doute était-ce parce que tout le monde l’appelait ainsi ? Cela faisait près de cinquante années qu’il dévorait les peurs d’autrui et qu’il enlevait les enfants sans que personne ne lui ait jamais interdit de le faire, en face du moins. Un soir de pleine lune, il releva les yeux vers l’astre. L’immense être voûté s’accroupit d’abord à terre. L’existence n’avait aucun sens pour lui. Il avait été créé pour détruire. Sa vie était oxymorique et fade d’une certaine façon. Adossé contre un mur de pierre, au pied d’une grande muraille d’une citadelle, il observait le ciel étoilé comme s’il essayait de ressentir… quelque chose de réel. Il avança ses griffes dans la pénombre, comme s’il cherchait à attraper l’astre dans sa main… La perception qu’il avait du monde était floue… Il essayait de se concentrer pour voir cette chose lointaine nettement.  Il fut tiré de sa rêverie quand il entendit une voix fluette, douce lui demander :

« Mister ? Are you okay ? You… You look… just like you’re lost. »

L’ombre ne comprit pas. Elle n’avait pas la même voix que ceux qui lui parlaient d’habitude. Pas le même accent, et… Et elle n’avait pas peur du grand homme fait d’ombres. Il se redressa devant elle pour voir si elle s’enfuyait. Elle secoua la tête et croisa ses bras sur sa poitrine… L’enfant avait un sourire de défi :

« What are you trying to do ? »

Elle secoua la tête et désigna la lune d’un seul petit doigt. Il leva les yeux vers la lune et il put la voir distinctement du reste. Il tourna ses yeux vers l’enfant. Puis vers l’astre. Puis vers la petite. Elle se mit à rire. Rire… ? Il n’avait jamais entendu une enfant rire. Pas face à lui. Il pencha la tête sur le côté sans comprendre. Il devait dévorer ses peurs… Mais en elle, il ne voyait rien… Elle n’avait peur de rien. En elle, il n’y avait que de la lumière… Quelque part, il voulait préserver cette lumière du reste du monde. Il ne voulait pas détruire cette lumière si pure… En lui, quelque chose hurla, il ressentit pour la première fois une douleur… Paradoxe… Paradoxe… Les ténèbres n’aiment pas être désobéi… Détruis-la.

« Mister ! Do you want to go to the moon ? I do ! »

Le monstre observa à nouveau l’astre qu’il trouvait particulièrement beau… Beau ? Il n’avait aucune idée de ce que cela pouvait être… Il ne pouvait pas le savoir et, à vrai dire, il s’en fichait. Tout ce qu’il voulait, c’était voir quelque chose de beau à nouveau. L’ombre tourna ses yeux vers elle. Il ne pouvait pas lui répondre, il n’avait jamais vraiment essayé de parler. Il essaya, mais aucun son ne sortit… Il serra le poing et frappa le mur. La petite sursauta et s’approcha, prenant la main souffrante entre les siennes. Elle souffla dessus comme si cela allait effacer la douleur. Elle rit ensuite, un sourire aux lèvres, elle était radieuse, blonde, yeux bleus, peut-être légèrement verts. Le colosse s’accroupit face à elle, elle ne bougea pas et demanda :

« What’s your name ? »

Le colosse pencha la tête doucement et secoua la tête… Ses deux yeux blancs fixaient l’enfant avec incertitude. Après tout… Quel était son nom ? Quelle était la raison de son existence ? Tuer… Tuer encore. Dévorer, frapper, se nourrir, apeurer. Elle lui demandait quelque chose à laquelle il ne pouvait pas répondre… Aussi bien dans la forme… que dans le fond. Il baissa la tête vers le sol. Elle saisit son visage entre ses deux petites mains et dit d’une voix angélique :

« It’s okay… Hm… Now, your name is Herz ! That means Heart in my country. »

Heart ? Herz… ? Herz ?… Heart ? Cela voulait désigner… Le siège symbolique des sentiments… Pourquoi donc ? Il n’était pas sensé avoir de sentiments… Il n’était qu’une créature créée pour détruire et apeurer les enfants… Pourquoi n’avait-elle pas peur de lui ? Pourquoi cette enfant … était… aussi pure ? Il souffla une première fois… Et murmura d’une voix étranglée, presque dans un premier vrai souffle :

« Than… Thanks... »

~~~

Herz comprit bien vite que le nom de la petite était Mona. Elle n’avait pas de chez elle. Il s’en était rendu compte puisqu’elle restait tout le temps avec lui… En effet, elle ne parlait jamais de ses parents et évitait à tous prix le sujet. C’était d’ailleurs grâce à elle que Herz apprenait à parler. Elle s’exprimait incroyablement bien. Mona avait d’ailleurs pris pour habitude de discuter de temps en temps de sujets bien plus profonds, parfois elle lui demandait s’il pensait que les hommes étaient naturellement méchants… Herz ne pouvait pas répondre. Il ne savait pas du tout la réponse, alors, il baissait la tête et ne répondait pas. Elle comprenait et n’insistait pas. Un soir, alors que Herz sortait d’une maison abandonnée avec Mona, il entendit un trot approcher. Une épée être retirée d’un fourreau. Le colosse se plaça devant Mona pour observer la menace. Un homme en armure s’expliqua dans une langue étrangère. Herz les regardait tour à tour. Mona baissa les yeux et se les frotta avec ses petites mains pâles.

« H-Herz… This is my father… and… I have to go home… P-please… I don’t want to go... »

Herz tourna ses yeux vers elle et s’accroupit, il la fixa. Elle se jeta dans ses bras. Il ne comprit pas. L’homme vociféra des insultes que Herz ne comprit pas. Mona supplia en anglais… Et murmura à l’oreille de Herz… qu’il la frappait. Le monstre ne bougea plus. Ne respira même plus. Il avait stoppé le peu d’humanité qu’il avait assimilé jusque là. Il se tourna avec une extrême lenteur vers l’homme sur le cheval… Il le fixa. Il se redressa de toute sa hauteur. Il était aussi grand que le cheval et le dépassait même un peu (au garrot)… Il observa l’âme de l’homme… Et y vit sa plus grande peur… La mort elle-même…

Il ferma les yeux, serra les poings… Le cheval désarçonna soudainement le cavalier. La première sensation de l’homme fut une douleur fulgurante, il venait de tomber de selle. Sa seconde sensation fut un frisson de terreur… Devant lui, une ombre se dressait, une grande cape noire volant au vent, déchirée par endroit…  il y avait une faucheuse, avec une faux aiguisée, relevant la lame... Il suppliait. Le squelette en face de lui était immense… Il émettait parfois des craquements glaciaux, il terrifiait uniquement avec sa présence, oui. Au fond de ses orbites, il n’y avait rien. Rien du tout… Le néant.

Herz leva la faux avec un air mauvais. Il s’était changé en la mort… Le pauvre homme tremblait de tout son long, il était à genoux, prosterné.

« Herz ! Don’t… Please… »

Mona tremblait derrière-lui, les larmes aux yeux. Elle leva les yeux vers le monstre. Celui-ci hésita. Devait-il le tuer ? Après tout, s’il le faisait, il allait entacher sa pureté… Il allait lui montrer du sang… Il allait la traumatiser à vie… Devait-il vraiment le faire… ?

« If you do that… I’ll call you Herzlos… Please… Herz... »

Herz tourna son regard vers elle… Il ne savait pas s’il devait le faire. Les ténèbres en lui lui disaient de l’achever, le monde autour de lui le lui hurlait… Mais elle… Elle le murmurait seulement, elle le suppliait et pleurait déjà. L’avait-il fait pleurer ? Le monstre se déconcentra et l’homme lui agrippa la jambe… Devait-il le tuer ? L’homme se relevait. Devait-il le tuer ? L’homme saisit un poignard sur son côté et s’avança soudain, tremblant. Devait-il… Le tuer ? Le colosse entendit un cri de surprise et de peur derrière-lui. La petite avait peur… mais pour qui exactement. ? Pour lui… ? Ou bien… Pour son père… ? Tue… le … Tue-le ou il te tuera… L’homme leva le poignard. La petite fille hurla :

« I BEG YOU, FATHER DON’T ! »

L’homme ne s’arrêta pas. Le monstre redressa l’arme, saisit le poignet de l’homme, souleva son bras et y planta l’épée jusqu’à la garde, dans son passage, il transperça la clavicule et le cou… Il appuya sur la lame comme si c’était un simple levier, emporté par sa soudaine furie sanguinaire. Mona recula et se mit à pleurer encore davantage. Elle fit volte-face et s’enfuit loin de ce spectacle sanglant alors que le monstre souriait d’un air satisfait… Cette sensation était grisante. Les ténèbres avaient eu une fois de plus raison.

~~~

Chaos… Ce monde n’est que chaos… Cela fait dix ans que Mona s’est enfuie… Les ténèbres ont eu raison de nombreuses fois. L’humanité a été effacée de l’esprit du monstre. Mais quelque chose lui restait en tête… Avait-il corrompu l’enfant ? Lui avait-il fait du mal ? La lumière avait-elle été réduite à néant ? Cette pensée le rendait particulièrement agacé envers lui-même… Il commençait à se haïr pour ses actes et à ressentir d’autres sentiments… La haine, l’euphorie de la chasse, le plaisir de tuer… Mais avec Mona, il avait connu autre chose… Il ne savait pas vraiment ce que c’était… peut-être… avait-il connu l’humanité ? Le géant d’ombres tourna sa paume de main vers le ciel qui pleurait des larmes acides… Il avait froid… Son corps grelottait, il ne savait pas vraiment ce que cela signifiait. Devenait-il vraiment autant humain ? Les sensations qu’il ressentait… tout cela allait le mener à sa décadence… Fermant les yeux il serra les poings…

Quelque part, il sentait une chose hurler… Cela faisait quelques jours qu’il n’avait pas tué quelqu’un. Il partit donc en quête d’une peur profonde, près de la citadelle… Herzlos passa par les murailles, il grimpa en silence et se cacha des autres, accroupis… Il afficha un sourire léger… Un sourire croissant au fur et à mesure qu’il s’approchait de sa victime… Il s’amusa à traumatiser un des gardes sur une muraille, dans une des tours. L’homme hurlait, puis suffoqua. Le colosse commençait à l’étrangler… Herzlos entendit des pas s’approcher… Durant ces dix années… Il avait souffert. Il avait senti la douleur au fond de lui. Mais pourquoi avait-il mal ? Il avait appris à réfléchir davantage par lui-même et à parler… Alors pourquoi rester aussi gentil ? Il devait parvenir à bloquer ses sentiments … à tout bloquer… à tout réduire à néant, à redevenir aussi horrible que auparavant pour éviter de souffrir.

Le colosse prit le dernier souffle de l’homme… Une troupe de garde approchait. La porte s’ouvrit. Le croque-mitaine se redressa face à eux. Du sang coulait de ses doigts… Il se pourrait qu’il ait enfoncé ses doigts dans le cou de l’homme… ? Il se craqua le cou en silence. Il tiqua. Voilà… Il retrouvait les automatismes d’avant… Il se sentait bien mieux… La nuit était parfaite. Il faisait frais… Il pleuvait. Les gardes approchèrent. Une femme s’avança.

« Catch him. »

Un jeu de chat ? Il y avait joué avant avec Mona… Une seule fois. Le croque-mitaine dessina un sourire avec son doigt ensanglanté, sur son visage. Il avait envie de jouer. Il se jeta vers la porte opposée, il courait étrangement, les bras frôlant presque le sol, il décida de descendre la muraille rapidement. Il vérifiait chaque prise, jamais deux sans trois prises… Il était proche du sol. Il entendit une corne de brume. Il se laissa tomber au sol. Le monstre tiqua à nouveau en voyant des troupes se rameuter… Il s’éclipsa dans la foule en poussant les passants et se hâtant. Jetant un œil derrière son épaule, il vit … trop tard… Un archer bander son arc. Saleté d’archer britannique… Herzlos sentit sa jambe gauche cesser de fonctionner. L’articulation… Ne fonctionnait plus. Il observa son genoux sans comprendre. Il cassa la flèche et la retira ensuite… Puis, il observa les gardes autour de lui… Silencieux… Il ne pouvait pas tous leur faire peur ainsi… Aucune échappatoire…

Plaqué au fond du cachot il vit la jeune femme s’approcher de lui… Le monstre baissa la tête et afficha un sourire satisfait. Elle sortit un poignard d’un petit fourreau… Elle plaça le poignard sous le cou du monstre qui ne fut pas du tout impressionné et qui, au contraire, rit d’un air sombre.

« What… do you think you can do here ? Stop laughing. »

Elle demanda également ce qu’il était. Il ne répondit pas et se contenta d’afficher un sourire provocateur. Il était détestable et il le savait. Il sentit le poignard s’enfoncer légèrement dans sa gorge et elle le menaça à nouveau en vociférant de nombreuses insultes :

« Freak, do you have a tongue ? »

Le géant lécha la joue de la jeune femme qui appuya sur la lame en guise de réponse. Il la fixa et inspira pour lui répondre d’un ton placide et avec une voix extrêmement grave et sombre :

« I’m doing my job. Just like you. »

La jeune femme commençait vraiment à lui faire mal… Il chercha dans l’esprit de la jeune femme… Elle n’avait peur de rien. Oh si… D’une seule chose. De … Une minute. Le monstre changea radicalement d’expression et écarquilla les yeux… Il ferma les yeux et prit l’apparence d’un homme… Aux cheveux blonds qui était mort il y a une dizaine d’années. Elle recula soudainement et pointa le poignard vers lui sans pour autant le toucher… Elle balbutia des choses inintelligibles… Le monstre venait de comprendre…

« You have changed… Mona. »

Elle comprit et s’approcha. Elle le fixa. Elle secoua la tête… Une fois, puis deux. Elle écarquilla les yeux, elle sembla balbutier, chercher ses mots, hésiter… Elle se disait certainement qu’une telle pensée était stupide… Mais elle demanda d’un ton incertain, presque… nerveux.

« Is that you… ? »

Le monstre redevint normal… Il posa sa main sur son cou qui saignait du sang noirâtre… Baissant les yeux vers la jeune femme, il s’éloigna à nouveau, s’adossant au mur, il détourna les yeux, les bras croisés.

« Yeah, I guess that’s me. Do you know any other black monster ? »

Mona lui lança un regard noir. Le colosse la trouvait bien moins pure que auparavant… était-ce de sa faute ? C’était possible… Il ne regrettait pas. Il ne regrettait plus. Il avait retrouvé sa neutralité et son je-m’en-foutisme extrême. Il la fixa. Elle le fixa. Elle s’approcha. Il se redressa au-dessus d’elle. Il attrapa son menton et murmura d’une voix suave :

« What are you going to do now… ?
-I… I can make a deal I guess. If you work for me, as an assassin… You can kill every single target. »

Le monstre afficha un sourire amusé et approcha son visage encore un peu plus d’elle… Elle recula cette fois-ci. Avait-elle perdu tout courage ? Suffisait-il vraiment de découvrir l’identité de quelqu’un pour qu’une personne se souvienne… ? Hm… Les humains sont vraiment faibles. Herzlos tendit sa grande main et accepta le contrat. Elle l’amena dans une salle des garde et il reçut une petite cape de lin qu’il mit sur sa tête. Peut-être était-elle un peu courte ? Il s’en fichait. Il aimait bien sa souplesse et son matériau.

~~~

Mona n’était plus aussi pure qu’auparavant et pourtant, elle avait encore cette douceur inestimable au fond d’elle. Elle était rongée par le souvenir de son père, mais c’était la seule chose qui la détruisait. Mona… Mona… Elle l’évitait de plus en plus. Il ne savait pas pourquoi. À vrai dire, il s’en foutait… Elle lui donnait des missions simples, il devait tuer des paysans, des habitants de bourgs ne payant pas l’impôt… Mais avant de leur retirer leur souffle de vie, il les soulevait et dévorait chacun de leurs espoirs simplement pour voir une dernière larme couler sur leurs joues pâles… Le monstre adorait cette sensation de puissance… Il adorait tuer.

Une nuit, rentrant de mission, il s’installa sur le balcon de la citadelle, il était assis, les pieds dans le vide. Il entrevit une robe toute colorée, de longs cheveux d’un blond éclatant… Il vit de beaux yeux verts se relever vers lui. Il pencha la tête sur le côté en observant Mona. Quelque chose se serra en lui. Il descendit du balcon en s’y suspendant. Un garde sursauta en voyant une ombre tomber. Il vit l’assassin et ne dit rien, trop impressionné. Mona s’approcha de lui et lui tendit la main… Elle avait de beaux gants blancs, il ne savait pas comment réagir. Il prit sa main et la lui serra. Mona rit doucement. Elle le savait rustre car il ne connaissait pas les coutumes humaines…

« Why are you laughing… ? Are you mocking me ? »

Elle répondit négativement et saisit la cape de Herzlos, elle la releva et embrassa la joue du monstre. Le croque-mitaine resta un long moment sans bouger. Mona s’éloigna rapidement, un sourire aux lèvres. Il n’avait… Il n’avait pas compris. Il secoua la tête et partit du côté opposé, sans aller la questionner. Il remit sa cape correctement. Dans la nuit constellée d’étoiles, il n’y avait plus de lueur, il s’engagea dans un couloir du château et alla dans sa chambre. Il avait constamment les volets fermés. Son lit était à baldaquins… Mais il dépassait du lit, alors il se roulait en boule. Il se coucha sur le côté… Contrairement aux humains, il n’avait pas peur de la mort… Il se reposa, allongé. Il ne dormait pas, mais il passait le temps.

Il vit la porte s’ouvrir, il vit Mona et plissa les yeux… Elle s’avança et se coucha à côté de lui. Elle murmura dans la douceur de l’obscurité ambiante :

« Do you think I’m… Strange ? »

Le démon n’avait pas sa cape pour dormir, il ferma les yeux… Pourquoi pensait-elle qu’elle était étrange ? Était-ce en rapport avec ce qu’elle avait fait plus tôt ? Il avait été surpris, pour la première fois de sa vie… devait-il considérer cela comme … bizarre ? Peut-être qu’elle pensait cela parce que… Elle était supposée faire ça à un humain ? Le démon haussa simplement les épaules et murmura de sa voix grave, arrachant un frisson nerveux à l’humaine près de lui.

« Do you think… I’m spooky ? »

L’humaine leva les yeux vers lui, il pouvait voir ses beaux yeux verts dans la nuit… Il la fixa. Elle secoua négativement la tête en appuyant que ‘non, bien sûr que non.’. Herzlos ne savait pas s’il devait se sentir touché ou bien heurté… Elle se blottit contre lui et plaça les bras du monstre sur sa taille. Le monstre remarqua que le corps de l’humaine était chaud… Le sien était toujours froid… Il ne bougea pas et la garda dans ses bras. Il ferma les yeux, l’humaine s’endormit paisiblement. Il veilla jusqu’au matin, il ne l’avait pas fait cauchemarder… Il voulait préserver cette lumière… Sa petite lumière. Il grogna légèrement. L’humaine ouvrit les yeux et sourit au monstre…

Les jours passaient… Elle continuait son petit jeu et Herzlos découvrait… une sensation inédite. Celle du jeu. Il s’amusait parfois à grimper une fenêtre, se placer derrière elle et lui faire peur. Elle aimait cela étrangement. Elle n’avait plus peur… Elle n’avait même plus de pensées vis à vis de son très cher « papa ». Il l’empêchait de cauchemarder et venait plutôt hanter ses rêves d’une bonne façon. Il la préservait de ses peurs… Il la gardait. Pourquoi ? Était-ce vraiment pour la lumière à nouveau ? Le géant ne savait plus… Mona vint un soir lui annoncer qu’elle partait en croisade le lendemain, ce soir-là, blottie dans les bras du colosse… Elle soupira doucement, leva le visage. Elle le dévisagea. Mona était légèrement cambrée, ses jambes étaient serrées l’une contre l’autre. Il avait les yeux fermés… Le corps tout noir était invisible ainsi. Elle savait pourtant. Oui, elle savait. Elle glissa ses doigts le long des vertèbres de l’ombre, vers le haut du dos, elle le sentit trembler nerveusement… Elle savait qu’il allait scander, elle le fit taire en l’embrassant. Le monstre sentit, au fond de lui quelque chose tressaillir, puis se serrer. Il la serra en silence. Il baissa les yeux vers l’humaine et lui somma d’arrêter de toucher son dos… Mauvaise idée… Elle continua pendant toute la nuit, avant de tomber de sommeil. Herzlos glissa ses griffes sur ses cheveux et gronda…

Plus rien. Elle avait disparu… Il ne l’avait même pas entendu partir… Il avait… Dormi ? Il ne s’en souvenait pas… Herzlos se leva rapidement, enfila sa cape et partit sur le balcon… Il plaça sa main devant ses yeux pour cacher le soleil… Il vit au loin des chevaux s’éloigner… Il frappa le muret devant lui. Il baissa les yeux et les leva ensuite vers le soleil. Il ferma les yeux. Il s’éloigna lentement, retournant dans sa chambre plongée dans le noir…

Il attendit.

Un jour…

Un mois…

Un an peut-être ?

Un messager apporta les morts sur le champ de bataille… Dame Dagga, Mona. Herzlos n’avait pas supporté. Quelque chose venait de se briser en lui… Quelque chose qui venait de naître. Quelque chose… comme… un morceau de verre… Une lueur ténébreuse… Il se jeta sur le messager et l’éventra devant l’assemblée… Il releva la tête ensuite et s’enfuit avant que les gardes ne l’attrapent. Mona… Mona...

Tout était devenu… plat. Cette vie n’avait plus aucune saveur… Il ne s’amusait plus. Il ne découvrait plus… Les humains en revanche, oui. Ils commencèrent à apprendre de leurs erreurs… Ils commencèrent à s’intéresser au monde extérieur, aux astres… Plus personne ne croyait aux contes et aux légendes… Peu à peu, le monstre tomba dans l’oubli… Agacé. Tiraillé par l’envie de meurtre perpétuelle, il était devenu ce qu’il devait être. Un monstre sans coeur… Il ferma les yeux… Perdu dans l’oubli, il avait passé le temps à faire d’autres choses… Il se contentait … de jouer de la musique toute la journée. Il se laissait mourir de faim… Mona… Mona...

Les ténèbres ne lui dictaient plus rien. Il était libre de ses mouvements… Mais en lui, quelque chose n’allait pas. Il n’aurait pas vraiment su le définir. L’existence était pour lui toujours une véritable énigme, peut-être que cela venait de là… ? Délaisser son existence ? Il commençait à faiblir. Plus personne n’avait peur. Les enfants riaient, il s’effaçait peu à peu… Herzlos leva les yeux lentement vers le ciel noir… Il n’avait jamais aimé la lumière… Les années passaient… Les siècles également… Il était devenu la définition même de la faiblesse. Mona … Mona... Il avait réussi à ne pas manger pendant tant de temps… Avait-il finalement réussi à s’habituer aux humains ? Après tout… Ils avaient compris en deux cent ans ce que lui avait compris déjà depuis cent ans…

« Existence of human… Is so… Short and boring… How… can they continue to live without thinking about it… ? »

Allongé sur un toit, il laissa la lumière venir à lui… La technologie avait évolué… Il ne se souvenait plus du temps… Pourquoi s’en souvenir ? Pourquoi chercher une chronologie quelconque quand rien n’avait de sens ? Pourquoi continuer si personne ne comprend vraiment ce qu’il se passe ? Pourquoi chercher une réponse aux questions de l’univers quand il n’y en a qu’une seule. Existence pitoyable… Sans but. L’envie du sang l’avait quitté. L’envie de tuer aussi. Après tout… Si l’existence est si pitoyable… Pourquoi ne pas abréger la tienne ?… Mona… Mona...

Quelque chose se tramait en Europe. Il n’écoutait pas vraiment les nouvelles, ni même les ragots… Il se contentait de rester aussi passif qu’une plante à l’ombre. Se sentir vide… Il n’y a rien de pire. Parfois, il entendait les gens hurler, mais il ne souriait plus… Il se contentait de secouer la tête… Un jour, quelqu’un entra dans sa maison délabrée et abandonnée, reculée des autres. C’était un homme de grande taille… C’est à ce moment précis que Herzlos se sentit… faible. L’homme s’avança vers le placard où Herzlos était. Le croque-mitaine n’aimait pas la lumière… Donc il restait là dedans… L’homme chercha un peu autour, il avait un grand manteau noir. Et avait un air sérieux. Herzlos préféra ne pas plus l’examiner… Il s’en foutait. Pourquoi ouvrirait-il ce plac…

« Oh… Look at what we have here… »

...ard… Herzlos ouvrit les yeux à nouveau et observa l’humain… Celui-ci afficha un sourire sombre et le saisit. Pourquoi se débattre hein ? La dernière fois qu’il avait tué c’était il y a longtemps. L’humain le soulevait sans problème… La petite ombre baissa les yeux… La lumière du jour lui faisait mal… Il serra les poings… Il souffla… Il trembla, il releva les yeux… Il ne voyait rien… Il tenta de gesticuler pour se cacher les yeux… Mais arrêta une fois tombé dans un coma profond. Trop faible… Mona… Mona...

~~~

Le démon ne put ouvrir les yeux, il y avait une trop forte lumière… Il se contentait d’écouter en essayant de reprendre ses esprits… Il serra les poings… Des gens parlaient autour de lui, il distinguait plusieurs voix… Il eut le malheur de bouger la tête. Un humain le vit et prévint ses collègues qu’il était réveillé… Il tenta de bouger… Il ne le pouvait pas. Il essaya d’ouvrir les yeux… Il ne voyait rien… Mona...Il commençait à s’énerver. Non. Il ne s’était pas habitué aux humains. Il avait caché sa haine au fond de lui, elle refaisait surface. Il se craqua le cou et il entendit plusieurs questions auxquelles il ne répondit pas. Who are you ? What are you ? Where are you from ? Do you understand us ? Le monstre émit un grondement sombre alors que la lumière était en train de le détruire… Il ferma les yeux… Il baissa la tête… Il murmura avec difficulté :

« Turn off the light... »

Les scientifiques éteignirent la lumière la plus forte… Il put ouvrir les yeux et observer les humains autour de lui… Ils étaient en blouse blanche, ils avaient des gants… Il y avait … des lames… Allaient-ils le disséquer ? Il cligna des yeux, puis secoua la tête. Hors de question. Il devait parvenir à sortir d’ici… Mais comment ? Devait-il plutôt choisir de se changer en l’une des peurs les plus horribles de ces scientifiques ? Il ne savait pas. Il hésitait. Il hésita trop. Les scientifiques s’approchèrent… Il essaya de se concentrer… Mais il n’arrivait plus à voir leurs pensées… Leurs peurs ! Il ne parvenait plus à rien faire… La seule chose qu’il avait fait durant tant d’années c’était de jouer de la musique ! Les humains avaient retiré la cape de lin pour mieux l’examiner. Ils l’allongèrent. Puisqu’il ne répondait pas, ils allaient devoir chercher des informations par eux-mêmes… Mona… Mona...

Attention âmes sensibles:

Il savait à présent ce qu’il était. Il était un monstre et il le resterait… Maintenant il n’avait plus qu’une seule idée en tête, retrouver son pouvoir. Retrouver sa vivacité. Détruire. Et protéger les âmes pures. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Il était fasciné par la lumière… même si cette dernière le détruisait. Comme vouloir préserver un être qui, pourtant vous hait… Comme… Désirer quelque chose de mauvais pour nous… Herzlos ne pouvait pas vraiment faire autrement.

À présent recherché en Angleterre, il s’éclipsa sur un bateau en direction de l’Amérique. Un être ne possédant pas d’empreintes digitales, c’est rapidement identifiable, croyez-moi. Les Etats-Unis… Ah… Quel endroit… La démesure humaine dans toute sa splendeur… Les bâtiments étaient hauts, les esprits étaient bas. Leurs pensées se tournaient vers les plaisirs vains… ‘vanitas vanitatum, omnia vanitas’ … Le monstre se trouvait pourtant … à sa place. Dans un monde cherchant à oublier, il allait s’amuser. Que cherchaient-ils donc à oublier ? La mort… Le temps qui passe…. L’horreur ambiante… Oui… Ils avaient peur. Herzlos resta cinq ans vers New-York, parfois il allait à Las Vegas, ville de luxure… C’est d’ailleurs là qu’il connut ce péché… Dites vous qu’il ne l’avait jamais fait jusque-là au lieu d’imaginer... En écoutant ce que se disaient les humains, il entendit parler d’un endroit où les créatures étaient nombreuses et acceptées. À force de tuer des gens dans leur sommeil, on finissait par bien vite alerter les agents de police… Il avait donc décidé de s’y rendre sans attendre.

Gravity Falls… Un endroit tout particulièrement charmant. Était-ce ce que pensaient les humains ? Herzlos s’en fichait éperdument. Il entra dans un hôtel le Black Lodge, fuyant la lumière du soleil, il s’assit dans le hall d’entrée. Il y vit un piano… Il était tout poussiéreux… L’ombre se releva du fauteuil rouge dans lequel il venait de s’installer…

Depuis combien de temps n’avait-il pas joué de cet instrument ? Il s’assit devant le piano, étira ses doigts engourdis. Il ouvrit le piano longtemps inutilisé. Il posa son pouce sur un do… Le son était clair et parfait. Herzlos ferma les yeux, inspirant, leva la tête et expira de bonheur. Il commença à jouer un petit air qui lui venait en tête. Aucune fausse note, il était comme complètement absorbé par sa mélodie…

Musique jouée:

Le monstre n’avait pas rouvert les yeux… Il n’avait pas entendu l’ombre derrière-lui approcher… Il n’avait pas vu ce grand sourire s’étirer. Herzlos laissa la mélodie se poursuivre sans prêter attention à ce qui se passait autour de lui… L’ombre n’avait pas vu que quelques clients s’étaient assis dans le hall et discutaient. Il ne s’occupait plus que de ce bonheur qu’il voulait préserver… Il voulait qu’il soit éternel… Le Mélomane continua, jusqu’à ce que ses doigts s’arrêtent avec subtilité. Quelques clients applaudirent, suivis par l’ombre derrière Herzlos. Le croque-mitaine se tourna… Pour la première fois de sa vie, il se sentait faible. Face à une créature. Il observa l’ombre. Il déglutit un peu… Il tenta une excuse qui n’était pas vraiment très sincère, pourquoi s’excuser après tout ? L’ombre s’appelait Overlord et était le patron de cet hôtel. Comment Herzlos le savait ? Parce qu’il avait été engagé. En revanche, le croque-mitaine ne savait rien de ce qu’il faisait avant… Il savait juste qu’il venait d’une autre dimension… Pas vraiment très causant… Il fallait dire aussi que Herzlos ne le voyait pas souvent. Il s’occupait d’autres affaires certainement.

Cela faisait pas mal de temps qu’il était à Gravity Falls maintenant… Et aussi pas mal de temps qu’il bossait pour Overlord… Après tout, nourris des peurs des clients, blanchis et logé, que demander de plus… ? De l’argent ? Non. Il voulait simplement retrouver sa puissance, l’argent il s’en foutait. Herzlos était presque devenu « ami » avec Overlord… Il faisait bien son boulot et en l’absence de la grande ombre, c’était lui qui dirigeait l’hôtel d’une main de fer de nuit comme de jour. Un an avait passé, peut-être bientôt deux depuis son arrivée à Gravity Falls… Il avait retrouvé un jour une boîte sur son lit. Un ruban autour de la grande boîte… Herzlos ouvrit la boîte… Il y avait trois capes… Sans doute quelqu’un s’était-il souvenu que Herzlos parlait souvent de capes qu’il mettait autrefois… ? Une minute… Il n’en avait parlé qu’à une seule personne… Herzlos releva les yeux lentement vers la porte… Il trouva également des gants allant avec les couleurs respectives des capes… Une était en lin, grise, courte… Un nom retentit dans son esprit… Mona… Le croque-mitaine sentit quelque chose se serrer en lui, il étira un sourire.

« … I know that you’re listening to me right now. Thanks, Overlord. »

Il mit la cape grise, les gants. Mona… Il posa sa main sur le tissu… Il ferma les yeux… Il leva le visage vers le plafond, prit une grande inspiration et retint l’horrible sentiment de nostalgie et de tristesse qui venait de l’envahir.

Quelques lignes sur vous

►Votre pseudo? Redoutable
►Ton âge? Oh...
►Comment as-tu trouvé ce forum? Someone lead me to the light.
►Qu'en penses-tu? Silence
►Des questions ou des remarques? Er'adiquer...
►Un double compte? Winners.